vendredi 26 mai 2017

Arbas, ou la conquête de l'Ouest

Tout est dit dans le titre : partir d'Arbas, point assez central dans les Pyrénées et voler le plus loin vers l'Ouest.

Et voilà ce que cela donne après 6h30 passé en vol :


C'est assez sympa de voir que l'on arrive à parcourir 161 Km ; soit 40% de la chaîne des Pyrénées en un seul vol. La limite : ce sera d'atteindre l'Océan Atlantique.

On profite cette année de conditions printanières favorables ; alors il faut profiter de ce que nous offre dame nature. Et pas besoin de vent soutenu pour faire ce genre de vol ; un léger flux d'Est suffit pour voler en sécurité. Car même si c'est la plaine devant nous, on reste tout de même en montagne et le passage des nombreuses vallées devient compliqué avec du vent soutenu.

Hier j'avais décidé de varier la manière d'aller sur le site de vol et pour rentrer après le vol. Car la problématique pour ce type de vol c'est d'y aller en voiture, car une fois posé loin du lieu de décollage, grosse galère pour revenir chercher sa voiture. Aussi j'ai laissé ma voiture à Pau et je suis partit en Blablacar, puis 2 voitures en auto-stop pour relier Arbas. Merci à Jean-Louis pour la navette vers le déco.
Et là une fois au déco cela rajoute un peu de pression que de ce dire, si je ne vole pas assez loin, je vais galérer pour rentrer à Pau ! Alors pas le choix : il faudra s'appliquer en vol et rester concentré.
Et au déco cela s'annonce pas terrible, très chaud et pas forcement très instable ; on ne voyait pas passer beaucoup de cycles thermiques.

Déco très tardif pour espérer aller loin : je décolle à 12h05 et je mets près de 40 minutes pour quitter le bocal d'Arbas. J'ai pris beaucoup de retard sur mon plan de vol (environ 1h30 de retard), aussi je m'applique à optimiser au mieux la suite du vol. C'est pourquoi j'assure un bon plaf au Pic du Gar pour aller rapidement au Mont Sacon ; puis là je suis la route par le sud et la Station de ski de fond de Nistos pour relier plus rapidement le Signal de Bassia en traversant la Vallée d'Aure.
Ensuite entre le Signal de Bassia et Lourdes rien à dire, cela va super facile sans soucis. Je récupère là déjà la moitié de mon retard.
Ensuite point dur au passage de la vallée de Ferrière, dans les basses couches c'est très mou et il fait très chaud. Mais cela repart bien après la vallée d'Ossau avec de nombreux vautours pour marquer les thermiques. Là je suis à nouveau dans mon plan de vol au niveau horaire.
Je passe la vallée d'Aspe et là je sais que la fin de vol sera laborieuse, car plus de cumulus, l'air est très chaud donc il n'y a plus que quelques respirations thermiques isolées.
J'arrive à bien négocier un thermique avec une buse qui me montre sa technique pour décaler au bon moment un thermique qui d'abord est au vent de la montagne et ensuite sous le vent du relief mais assez haut pour voler en sécu ; ensembles on s'extrait d'Arette direction Arguibelle. Gros point bas près de Tardets et ensuite un dernier glide de 13 Km dans un air porteur mais sans thermiques ; du coup je pose au pied du Col d'Osquich.

Ensuite objectif suivant : rentrer à la maison ! Donc auto-stop jusqu'à Mauléon, puis auto-stop jusqu'à Pau.J'ai rencontré des gens formidables et en 3 voitures je rentre de là où j'ai posé à ma voiture au péage de Pau ; et le tout en 1h45 ! Incroyable sachant qu'il y a 1h de route.
Le secret : mon panneau "retour parapente merci !" Tous ceux qui m'ont pris en auto-stop m'ont dit que sans le panneau ils ne se seraient pas arrêté.

Y'a des jours comme ça où c'est bon de crosser en parapente !


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Sylvain pour ce partage et bravo pour ce vol !
Le jour où j'en ferai le tiers je serais ravi et cela donne envie d'essayer :-)
Jean-Marc

Marie-Paule a dit…

Bravo Sylvain, c'est exactement mon rêve !
J'en avais fait un petit bout en allant jusqu'à Bagnères-de-Bigorre, mais c'était loin très loin de Pau !
Allez, creuse-toi encore un peu la tête et bientôt tu nous fais Arbas-l'océan.

Bises.
Marie-Paule