dimanche 23 avril 2017

Hors des sentiers battus

Il y a des vols qui sont le fruit d'une longue maturation, d'une longue réflexion ; des parcours que l'on imagine pendant de longs mois en se demandant si c'est faisable car ce sont des parcours que l'on n'a jamais réalisé, ou que personne n'a réalisé avant soi. On se demande si ce n'est pas trop engagé, si cela le fera. On imagine plein d'options, on calcule encore et encore, on potasse les cartes, puis on se sert de son expérience passé pour avoir la confiance, des heures d'entrainement pour avoir la maîtrise, et puis un jour tous les paramètres sont au rendez vous. On se dit que c'est le bon jour, on y crois et on se lance.
Aujourd'hui était ce jour là.

Au décollage ce matin j'étais tendu, milles excuses à ceux qui me demandaient ce que je voulais faire, mais j'étais dans ma bulle et je n'avais pas trop envie de parler. J'étais tendu car j'avais milles choses qui trottaient dans la tête avant de décoller.

Il y a plusieurs jours que je pistais cette journée pour réaliser ce vol, journée qui nécessitait d'avoir beaucoup de paramètres réunis : un piémont actif avec de bons plafs pour passer derrière le Cagire, une montagne bien allumée mais pas trop pour ne pas tourner à l'orage, et une plaine exploitable. Bref pas simple.


Le début de vol partagé avec Philou et Olivier.

Après avoir passé le Portet d'Aspet la sortie salvatrice au-dessus du village de Portet d'Aspet.
Pas simple de sortir de là, mais une fois dans la confluence entre les 2 vallées, d'Aspet d'un côté et de celle de issue de Moulis, c'était gagné pour aller assez facilement rejoindre l'entrée de la vallée Bethmale. Après restaient beaucoup interrogations pour la suite du vol.

Je quitte la vallée d'Aspet, très boisée !!!


Loin au fond on devine la dent acérée du Mont Valier, Seigneur du Couserans. L'objectif semble loin, mais j'y crois !

Le bocal d'Arbas, avec une vue assez inhabituelle.

La remontée de la Vallée de Bethmale et le très caractéristique Col de la Core.

Quelques instants plus tard, vu de l'étage supérieur ; là je pénètre dans un endroit sublime et sauvage.

Le Mont Valier est à portée de main. Y'a plus qu'à !

En approche.


Le sommet. Je ne passe pas sur le sommet car là c'est enneigé et cela ne monte pas. Mais je suis si heureux d'être perché là. Avant ce passage près du sommet j'avais déjà décollé 2 fois du sommet. C'était il y a pas mal de temps...


Face Nord Ouest du Mont Valier.

Un peu plus tard dans l'après midi près de Salies du Salat, je vois encore le Mont Valier et j'ai du mal à imaginer que j'arrive de là-bas !

Voilà un parcours qui restera longtemps gravé dans ma mémoire.
Un souvenir hors norme.



2 commentaires:

Michel (Nexus) a dit…

Je comprends pourquoi, la veille à Val Louron tu tenais à aller à Arbas (même si à Val Louron ça l'a quand même bien fait) : tu l'as senti venir cette journée particulière, pour ce vol particulier.
Je te tires mon chapeau et te remercie de partager ce genre d'expérience comme d'autres pilotes blogueurs (je pense à Maxime P., Laurie V., Maxime B. et d'autres, il ne manque que les Pierre des Pyrénées, mais on a leurs traces).
Vous nous permettez de rêver à des vols que nous ne ferons jamais, mais aussi de progresser dans notre pratique.
Merci et à bientôt en l'air.
Michel (Nexus)

Sylvain GATTINI a dit…

Merci Michel pour ton commentaire, cela fait plaisir !
J'aime l'idée de partager mes expériences parapentesques, comme d'autres l'ont fait avant moi, et dont je me suis inspiré pour progresser.
On apprends beaucoup par le retour d'expérience des autres.
A bientôt dans les airs.