jeudi 13 août 2015

PWC Disentis Jour 5

Cinquième jour de vol et quel vol ! Ce soir je suis content de ma perf. Je fini 5ième au chronomètre à la manche. Reste à voir les points d’attaque que je n’ai pas du tout aujourd’hui et je risque de perdre quelques places à la manche… Mais ce n’est pas grave du tout !




Au briefing Martin nous a fait comme chaque jour un topo météo très précis et détaillé. Il est impressionnant dans sa connaissance de la météo locale, sur le parcours il est capable d’expliquer chaque spécificité, presque pour chaque vallée traversée. C’est bluffant depuis le début de la semaine. Et toutes les manches ont été optimisées à la perfection selon le schéma météo du jour ; la grande classe !

Aujourd’hui il nous annonce du foehn… En gros : il ne faudra pas poser à Disentis, ce sera atomique sous le foehn, dans la grande vallée aussi, et seul le goal sera à l’abri !!! Et en montagne les thermiques seront puissants (pourquoi les jours précédents c’était faible ?). Cela motive de bon matin à parcourir les 98 Km de la manche…

Mais avant de faire la course, faut-il encore pouvoir décoller ; et là ce n’est pas gagné. Le vent est dos au déco, il faudra attendre de longues minutes avant de que cela devienne décollable, et en vallée dès 10h30 on voit des voiles scotchées dans le vent de sud déjà présent. La journée va être longue…




Aujourd’hui je ne suis pas parti vite, j’ai très vite été largué par le groupe de tête. Je n’étais pas dans le rythme au départ de la manche. Et dès le 10ième kilomètre environ sur les 100 bornes à faire j’ai perdu contact avec la course au moment de raccrochages plutôt sportifs le long de faces impressionnantes. Là j’étais dans la zone rouge, les thermiques chimiques dans le vent avec des parois en cailloux sous les fesses, je décide d’aller trouver le thermique plus loin dans les alpages plus accueillants. Pas envie de mettre une boite là ni de faire secours. Mais forcément dans les alpages les thermiques y sont moins puissants, et je vois au loin partir la compet. Rester calme et continuer à voler plaisir, cela ne peut que bien se passer ! Je me dis que la manche est longue et tout peut encore arriver. Alors je me mets en mode cross perfo, voler vite mais safe. Et petit à petit je sélectionne de bonnes Vz avec quelques pilotes à la traine comme moi, et le fait d’être un petit groupe est plus efficace : nous sommes suffisamment nombreux pour prospecter les meilleurs thermiques, et surtout dans les bons thermiques on ne se gêne pas pour noyauter et monter avec les meilleurs Vz. Et à ce jeu-là, petit à petit, on grappille du temps pour reprendre le groupe de tête.



Au 2/3 du parcours on a plus qu’un thermique de retard avant la traversée de la grande vallée. En face raccrochage sous le vent ; sportif ! Puis arrive le choix des options à l’arrivée de l’avant dernière balise. Là le groupe de tête décide de passer par un parcours plus long mais avec l’idée de rejoindre des faces plus raides, sans doute avec l’espoir d’avoir un meilleur plaf et de rester au vent du grand relief. Le groupe laisse partir 2 ou 3 pilotes direct sur la balise mais sur de grands alpages assez plats. Je décide de couper direct aussi et je laisse mon groupe suivre la majorité de la compet. Là je volerais seul sur les 30 derniers Km, nous ne sommes que 4 ou 5 voiles à voler éparpiller.

Je claque l’avant dernière balise et je décide de rentrer au plus court pour aller faire la dernière balise, sous le vent de sud mais assez éloigné de la ligne de crête, donc plus sous son influence. Et en effet je serais sans doute moins gêné par le sud que le groupe principal qui reste au vent et donc doit avancer face au vent. Moi je transite pépère tranquille, mais juste avec 2 crête à passer ! Il y a donc encore 2 vallées à traverser, mais ce sont des vallées nord-sud, comme dans les Pyrénées, alors si cela ne monte pas en face Est, je passerais en face Ouest pour monter. Comme à la maison quoi !
Et cela marche à la perfection. J’assure le passage de la dernière crête qui est plus haute que moi en visant un pierrier en face Est et en me disant qu’il est encore tôt et qu’il doit encore chauffer car il reçoit encore le soleil depuis le matin ; bingo ! Je gratte mètre par mètre, et tout doucement je vois la crête baisser, baisser, et hop,  je passe la dernière crête. Direction le goal et là je ne vois plus aucune aile ; mais où sont ils passés ? Cela fait drôle de voler en PWC sans ne plus voir personne en vol. Je claque le goal en contournant un peu la dernière montagne et je me jette dans la vallée pour voir le goal et le lieu de posé. J’arrive au goal et je ne vois que 3 ou 4 ailes au sol ; YES ! Pari gagnant pour la 2ième fois de la semaine en suivant mon feiling et ma motivation du moment.
Comme quoi dans ce genre de vol de montagne, il ne faut jamais rien lâcher et continuer à voler plaisir et faire sa propre analyse.


Par contre mon ressenti de conditions fortes se confirme ce soir avec à nouveau 2 accidents aujourd’hui.

Au général je suis 19ième, 6ième Français et 2ième sous Icepeak 8 ; content !

3 commentaires:

Unknown a dit…

Félicitations. Belle manche encore aujourd'hui. Peux tu nous ré expliquer pourquoi c cette manche qui ne compte pas pour toi et pas la première qui est moins bonne en point ?

Unknown a dit…

Sympa ton récit, et bravo Sylvain.

Sylvain GATTINI a dit…

on enlève la moins bonne manche par rapport au résultat de la manche ; par exemple on gardera une manche à 600 points si le 1er sur cette manche fait 700 et on enlèvera une manche à 800 points si le 1er fait 1000 ; moi perso je préfère qu'on ne retire rien ! mais c'est comme cela, faut faire avec.