Janvier 2013
L'année 2013 a bien commencé, avec la qualification à la super finale du circuit coupe du monde (PWC). J'ai obtenue ma qualification lors de la manche de coupe du monde du Portugal en juillet 2012 en finissant 15ième.
C'est un soi un beau résultat, pour ma première saison en coupe du monde, au plus haut niveau mondial.
En Colombie, à la Super Finale, le plaisir a été intense. Car au-delà de pouvoir vivre cet événement exceptionnel, une compétition à ce niveau là qui se déroule sur 10 jours de compétition, c'est le lieu qui a galvanisé l'ensemble. Le site de Roldanilo est exceptionnel ; et les Colombiens dans cette belle région sont d'une gentillesse, d'un accueil et d'une sympathie qu'avec nos yeux de "vieux européens" nous ne sommes pas forcement préparé à recevoir. Dans l'avion au départ de Paris, je me suis bien demandé pourquoi je partais en Colombie pour faire du parapente... le plus dur aura été au retour de quitter ce superbe pays !
Sportivement, le bilan de ma Super finale a été contrasté. Je m'étais fixé l'objectif d'être 50ième et j'ai fini 50ième ! Donc pas de quoi se peindre. Mais le contraste auquel je fais allusion vient du fait que pendant la compétition, au fil des jours, j'ai compris qu'en définitive je pouvais espérer faire mieux, beaucoup mieux.
Et au final je suis rentré avec une pointe de déception en ressassant cette fameuse manche où je me pose à moins de 50 mètres de la ligne d’arrivée, après avoir bouclé le parcours de 113 Km... Excès de confiance ? même pas ! Mauvaise analyse surement. Une entrée au goal sans plus rien enrouler et full barreau jusqu'au bout ! Quelle connerie ! Quel manque de lucidité...
Et au final je suis rentré avec une pointe de déception en ressassant cette fameuse manche où je me pose à moins de 50 mètres de la ligne d’arrivée, après avoir bouclé le parcours de 113 Km... Excès de confiance ? même pas ! Mauvaise analyse surement. Une entrée au goal sans plus rien enrouler et full barreau jusqu'au bout ! Quelle connerie ! Quel manque de lucidité...
J'ai aussi pris trop de risques inutiles pendant cette compétition, pas des risques physiques, mais des risques stratégiques. J'en été conscient et donc je me suis persuadé pour l'année 2013 qui ne faisait que commencer que j'allais en tirer les bonnes leçons et continuer de progresser.
Et bien en fait, ce sera exactement l'inverse qui va se produire. Et en pire !
Les Championnats de France (CDF) à Nyons dans les Baronnies. Là j'ai appris beaucoup, et pas n'importe comment : à grand coup de pied au c.. de frustration et de désillusions ! J'ai même décidé de quitter cette compétition avant le dernier jour, pour me protéger, car j'étais tellement remonté contre moi et sans comprendre mes choix stratégiques en manche, que j'ai eu peur de faire une bêtise en prenant trop de risque dans l'engagement que j'allais mettre sur cette dernière manche. J'avais besoin de décompresser et de passer et penser à autre chose pour quelques temps.
Que c'est-il passé ?
Je suis arrivé à ces CDF avec de l'envie, beaucoup d'envie. La 1ere manche se passe très bien, je suis dans la course car au 2/3 du parcours je suis dans le groupe de tête. Et puis là la machine se détraque : je n'ose pas franchir un passage qui me semble exposé car sous le vent, ce choix là je l'assume au moment où je le prend, aucun regret de ce côté là, mais ensuite le doute est là et je n'arrive pas à raccrocher et je fini posé au fond d'une vallée... des heures de récup plus tard, je me retrouve classé 50ième. En soi ce n'est pas une catastrophe, mais là je le vis très mal car c'est si loin de mes objectifs pour ce CDF. Et surtout je réalise que mon choix qui m'a coûté une belle place à cette manche n'était pas un bon choix, il résultait d'une mauvaise analyse, surtout d'un manque d'expérience à ce moment donné et dans ce cas de figure donné. Donc je m'en voulait en définitive de ne pas être "au bon" niveau ; qu'elle désillusion !!! Mon choix "sécuritaire" qui en fait était mal évalué m'a plongé dans une rage sans fond...
Le lendemain nouvelle manche. Et là je m'effondre complètement du côté obscure de la raison... une drôle de journée. Le start est compliqué, technique car la masse d'air s'effondre très peu de temps avant le départ ; c'est "sauve-qui-peut" pour rester le plus haut possible et pour se positionner au mieux avant le start ; et moi sur ce coup là je gère plutôt bien ce moment compliqué. Mais juste quelques Km après le départ, je néglige un raccrochage par excès d'optimisme, pour ne pas refaire comme la veille, mais là par contre c'est une erreur... et me retrouve réellement en danger sous le vent. Une très mauvaise 1/2 d'heure plus tard, y'a plus personne quand je refais surface. Je suis décomposé ; déjà largué après quelques Km alors que nous devons parcourir 75 Km face au vent... Alors là se déroule un "road movie" incroyable... qui commence par Marina qui fait secours devant moi, que je survole longuement jusqu’à ce qu'elle touche le sol dans du vent et dans un endroit plutôt merdique ; j'essaye ensuite de donner à l'organisateur par radio les coordonnées GPS de son lieu atterrissage afin qu'ils puissent la localiser rapidement vu l'endroit assez paumé où elle se trouve... ensuite je reprend la course, enfin qu'elle course ?
Un peu plus tard, au 1/3 de la manche, quand je me retrouve du côté de Séderon, isolé, je jette l'éponge et décide de rentrer à Nyons en vol, tranquille, en mode cross, sans stress, en essayer de prendre plaisir à être en vol ce qui n'était plus le cas. Je ne veux plus être dans cette compétition que je subi. Je commence mon retour et refais un très beau plaf, sur une belle crête, l'endroit est beau. Je suis seul. La lumière est belle. Je me sens bien comme il y a longtemps que ce n'était pas arrivé. Je n'ai plus de pression, plus d'enjeu, je suis en l'air et j'aime cela. Là je me dis, plutôt que de rentrer à Nyons, je vais plutôt aller me poser directement au goal au camping de Laragne. Là je sais qu'il y aura la récup, de quoi boire un coup et pas me prendre la tête...
Un peu plus tard, au 1/3 de la manche, quand je me retrouve du côté de Séderon, isolé, je jette l'éponge et décide de rentrer à Nyons en vol, tranquille, en mode cross, sans stress, en essayer de prendre plaisir à être en vol ce qui n'était plus le cas. Je ne veux plus être dans cette compétition que je subi. Je commence mon retour et refais un très beau plaf, sur une belle crête, l'endroit est beau. Je suis seul. La lumière est belle. Je me sens bien comme il y a longtemps que ce n'était pas arrivé. Je n'ai plus de pression, plus d'enjeu, je suis en l'air et j'aime cela. Là je me dis, plutôt que de rentrer à Nyons, je vais plutôt aller me poser directement au goal au camping de Laragne. Là je sais qu'il y aura la récup, de quoi boire un coup et pas me prendre la tête...
Sur le chemin de Laragne je fais mon plus gros plaf du jour et je suis bien. Je réalise alors, sortant sans doute de ma torpeur, que je suis à une transition de passer la crête pour aller faire la balise d'Ubac, alors pourquoi pas ! Mais toujours en mode cross, plus en mode compétition. Et puis là je retrouve sur cette balise au nuage Vincent Fabre, on enroule ensembles, c'est beau, je fais des photos... On pars ensemble dans la belle lumière du soir pour traverser la Durance et au final je fini 29ième à la manche en bouclant le parcours... Drôle de journée mais le traumatisme est bien là. Cela ne fonctionne pas.
La 3ième manche sera le coup de grâce... Pour faire court, je suis bien, je gère bien, je suis au dernier thermique dans le groupe de tête, dans les 10 premiers, prêt pour le dernier plané vers le goal ; là c'est sûr ; je la tiens ma manche parmi les meilleurs. Je suis heureux ! Et là je m’enflamme et quitte le dernier thermique trop tôt, un peu trop bas, et je prend une très mauvaise ligne pour rentrer au goal en direct, pensant optimiser au mieux ce plané final. Cette ligne est mauvaise, non pas par fatalité, mais par un mauvais choix et encore une fois une mauvaise analyse... Je pose à 1,644 Km du goal et fini 52ième à la manche... Je suis dégoutté.
Voilà la triste description de mes CDF...
Et juste après, bienvenue dans les Pyrénées pour la Coupe du monde à Val Louron.
Cet événement tant attendu pour les Pyrénéens a été une sacrée réussite, aussi bien sur le plan sportif, qu'au niveau des bénévoles et des organisateurs qui ont été formidables. La chance a été avec nous côté météo, car la semaine de compétition s'est déroulée après de longs mois de pluie, de neige, de froid. Et la semaine précédente avait été la première semaine de chaleur et de fortes pluies, 2 phénomènes conjugués qui provoquerons de gros dégâts dans toutes les vallées Pyrénéennes.
Et sinon, j'ai fais quoi cette semaine là ? Pour rester solidaire avec les sinistrés, j'ai bu la tasse, j'ai pris l'eau de toute part, je n'ai pas vraiment refait surface... Une seule manche bien négociée et le reste du temps, après des départ de manche plutôt bien négociés, je suis resté planté tous les jours au même endroit, sur la fameuse "ratière" dans la vallée de Saint-Lary. Je connais pourtant bien cet endroit, ce passage clef, je m'y été préparé, entraîné, et là 100% d'échec. Pas une seule fois j'ai réussit à sortir de ce trou à rat avec le groupe de tête, et je voyais les groupes suivants successifs arriver et passer, sans moi ! J'ai passé de longues heures à batailler et à voir tous mes espoirs d'avoir un bon résultat s'envoler... Sur ce coup là, je ne cherche même plus à comprendre. Par contre je connais la définition d'une ratière : "petit piège à prendre les rats".
J'ai un tel mauvais souvenir de cette semaine de compétition, que je ne suis plus retourné voler à Val Louron de l'été... Plus envie d'y retrouver mes pensées...
Et juste après, bienvenue dans les Pyrénées pour la Coupe du monde à Val Louron.
Cet événement tant attendu pour les Pyrénéens a été une sacrée réussite, aussi bien sur le plan sportif, qu'au niveau des bénévoles et des organisateurs qui ont été formidables. La chance a été avec nous côté météo, car la semaine de compétition s'est déroulée après de longs mois de pluie, de neige, de froid. Et la semaine précédente avait été la première semaine de chaleur et de fortes pluies, 2 phénomènes conjugués qui provoquerons de gros dégâts dans toutes les vallées Pyrénéennes.
Et sinon, j'ai fais quoi cette semaine là ? Pour rester solidaire avec les sinistrés, j'ai bu la tasse, j'ai pris l'eau de toute part, je n'ai pas vraiment refait surface... Une seule manche bien négociée et le reste du temps, après des départ de manche plutôt bien négociés, je suis resté planté tous les jours au même endroit, sur la fameuse "ratière" dans la vallée de Saint-Lary. Je connais pourtant bien cet endroit, ce passage clef, je m'y été préparé, entraîné, et là 100% d'échec. Pas une seule fois j'ai réussit à sortir de ce trou à rat avec le groupe de tête, et je voyais les groupes suivants successifs arriver et passer, sans moi ! J'ai passé de longues heures à batailler et à voir tous mes espoirs d'avoir un bon résultat s'envoler... Sur ce coup là, je ne cherche même plus à comprendre. Par contre je connais la définition d'une ratière : "petit piège à prendre les rats".
J'ai un tel mauvais souvenir de cette semaine de compétition, que je ne suis plus retourné voler à Val Louron de l'été... Plus envie d'y retrouver mes pensées...
Juillet 2013
Le British Open au Portugal. Je vais pouvoir enfin pouvoir faire sécher mes plumes au soleil brûlant du Portugal !
Je termine 10ième au général après une très belle compétition, des manches fabuleuses dans la plaine surchauffée du mois de juillet. En particulier une manche extraordinaire de 138 Km que l'on bouclera dans les lumières du soir après plus de 6h de vol. C'était magique, lorsque avec le petit groupe de survivants nous sommes à 3600m au nuage dans l'air calme de cette fin de journée, et que nous partons au goal qui est encore à plus de 30 Km de là ; c'était un moment magique et que nous avons d'autant plus savouré que le début de la course avait été musclé, compliqué, scotchés et asphyxiés dans les basses couches torrides. La délivrance n'était arrivée que plus de 3h plus tard, lorsque enfin nous percions l'inversion et passions aux couches supérieures, à plus de 3000m, avec l'espoir d'envisager boucler cette manche. Et que dire de ce point bas que nous avons fait, avec le groupe de tête, à peine à 150m/sol, et je décide d'aller voir le petit village tout près de là en dernier ressort avant de me poser, et que c'est dans du 0 m/s pendant de longues minutes, puis ensuite du +0.1, puis du +0.2m/s, etc... que l'on refait surface et regagne de l'altitude...
Mais sur cette compétition, une fois de plus je n'ai pas pu m'empêché, un peu comme en Colombie, de prendre des risques stratégiques inutiles...
Cette 1ere manche où je décide de quitter le groupe de tête avec plus de 50 Km à faire en plaine... nous bouclons avec juste un camarde d'infortune qui comme moi avait préféré la solitude à la performance...
Et surtout la dernière manche, où au déco avec ma 5ième place au général, je dis à mes potes de ne surtout pas s'isoler et de ne prendre aucune initiative inutile, mais à 10 Km du goal je n'ai pas pu m’empêcher, par excès d'optimisme et par l'envie de gagner la manche, d'aller me planter au fond d'une autre vallée, seul, et de perdre au final 30' et 5 places au général !!!
Mais quelle semaine de vol formidable et de bons moments passés entre amis à partager notre passion commune ; c'est l'essentiel !
Mais quelle semaine de vol formidable et de bons moments passés entre amis à partager notre passion commune ; c'est l'essentiel !
Août 2013
Dernière manche haut niveau pour moi pour la saison 2013. C'est la PWC de Serbie sur le site de Kopaonic. L'endroit est surprenant, station de ski posée au sommet d'un plateau boisé, à la frontière avec le Kosovo, un peu comme la seule montagne qui émerge au dessus de collines plus ou moins élevées. Ce sera le site des Championnats d'Europe en 2014.
Dès la 1ere manche je me neutralise avec environ la moitié des pilotes de la compétition, et nous nous plantons sous le vent d'une crête où nos espoirs de performance s'envolerons... Quoi penser le soir de la 1ere manche d'une Coupe du Monde avec un si mauvais résultat ? Résultat qui est pour moi mon plus mauvais résultat en PWC depuis mes débuts. Je sais déjà que pour le classement général c'est cuit.
Le 2ième jour, le site d'envol est superbe, au sommet d'une montagne sur un versant sud surchauffé, face à la plaine de Serbie vallonnée... Les plafonds sont hauts, les premiers thermiques puissants, la manche est belle. Je fini 4ième sur cette manche, à peine 1 minute derrière le premier. Wahoooooo !!!! Quel pied ! A ce stade de ma saison, cette manche est un bon signe, signe qu'il faut s'accrocher, ne rien lâcher, et que j'ai le potentiel pour faire mieux que ce que j'ai produit depuis la Colombie. Mes idées acquises en Colombie sont les bonnes. Avec plus de travail, plus d'expérience, plus de réflexion, plus de recul, pas forcement avec plus d'engagement, je sais que je veux faire mieux et que je ferais mieux. Et puis une force supplémentaire est apparue, et ce d'autant plus surprenante qu'inattendue. Après cette manche j'ai pu lire ou entendre ici ou là qu'à cette manche les premiers avaient eu de la chance. Et oui, dans le haut niveau lorsque certains gagnent c'est le talent, pour d'autres c'est la chance !
Une 3ième manche où je fini dans le groupe de tête, 23ième et assez vite derrière les premiers.
Enfin pour la dernière manche, pas une grande motivation pour voler dans des conditions que je juge dès le début merdique, orageuses. Je n'aime pas ça et je n'en ai pas envie. Je vole avec un faux rythme et lorsque le danger devient réel, je mise tout sur ma sécurité en posant le plus loin possible d'une grosse cellule orageuse, où pas mal de pilotes sont aller se frotter... Je ne fais pas de parapente pour vivre ce genre de moment là; donc j'évite !
Octobre 2013
A l'entrainement, à Ager en Catalogne, je me suis bêtement accidenté. Presque 3 mois plus tard, en écrivant ces quelques lignes, je réalise à quel point nous sommes fragiles et en définitive pas grand chose. Une erreur de jugement qui n'a duré qu'un instant et c'est de longues journées de souffrance, de doute, de reconstruction.
Bientôt je serais à nouveau en course, mais cet incident restera là, gravé, et je vais apprendre à vivre avec, à progresser avec lui.
J'ai appris cette semaine que j'étais qualifié à la Super Finale au Brésil. Je suis heureux car c'était inespéré après ma saison en demi teinte. Malheureusement en janvier je ne pourrais pas y participer, c'est trop tôt.
Ma nouvelle voile est arrivée pour la saison 2014. Ce sera l'Icepeak 7 PRO MODEL. Elle semble superbe et plein de potentiel. Il me tarde maintenant de pouvoir me remettre en vol, tester cette nouvelle machine, et préparer dans les meilleurs conditions la saison qui se présente. Il y aura bien évidement le circuit sport Pyrénées, pour le plaisir de voler dans les Pyrénées, puis ensuite le circuit coupe du monde. La première étape sera l'Argentine, ensuite peut être la France et sans doute le Portugal. Il y aura aussi les Championnats de France dans les Alpes du Sud.
Bref, encore de belles choses à vivre et à partager, c'est certain !
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