samedi 17 mars 2012

Lettre Ouverte

Je suis dans l’avion entre Madrid et Rio ce 15 mars lorsque j’écris cette lettre, jour des obsèques de Patrick. Je sais que même les milliers de kilomètres ne m’éloigneront pas de la poisse, de la torpeur, de la chape de plomb qui m’a cloué sur place dimanche dernier. J’ai besoin de vider mon sac. Trop lourd à porter. Pour essayer d’arriver de l’autre côté de l’Atlantique un peu moins fragilisé. Avec l’espoir que mes mots ouvriront le débat. Et de toute façon rien ne sera plus comme avant. Il n’y a ni jugement ni rancœur dans les propos contre quiconque, il y a un constat, amer, réel, tellement décevant, et l’envie de ne plus revivre cela.

J’ai besoin d’écrire cette lettre ouverte pour essayer de trouver les pistes de la reconstruction. Et cela nous concerne tous. Absolument tous.

Certains pourront m’en vouloir, me le reprocher, mais ce n’est pas grave. Je m’en fou. Je m’en fou complètement suite à ce qui c’est passé. Rien ne sera plus grave que ce que l’on a laissé faire. Nous sommes tous responsables. Sous des formes différentes, mais tous responsables. Alors j’ai pris le parti de la vérité et de la transparence. Ce n’est que mon point de vue, mes sentiments, mon analyse. Libre à chacun d’y apporter les siens, de ne pas penser comme moi, mais du moment que des solutions seront trouvées au final.

Après le désastre que nous avons participé à mettre en place et que nous avons vécu, pour la mémoire de Patrick disparu, nous lui devons en respect à sa mémoire de mettre en place des gardes fou afin que plus jamais l’on se trouve dans ce type de circonstances. Jamais. Plus une seule fois. Tant que je serais présent sur le circuit des compétitions je m’opposerai systématiquement à un DT, à un DE, à un organisateur, à un compétiteur, à qui que ce soit, a chaque fois que je jugerai qu’il ou ils se rapprochent des limites pouvant mettre quelqu’un en danger. J’ai manqué de force de persuasion le WE dernier, je suis écorché par cela ; personne ne pourra me soulager de ça ; et que cela plaise ou non je ne referai plus jamais la même erreur. Personne n’a le droit de mettre en danger quelqu’un d’autre en connaissance de cause d’un danger potentiel.

Nos faiblesses, notre égo, ont conduit à l’irréparable. Jamais cela aurait du se produire et pourtant dans ce que je vais écrire plus loin, nous mettions tout en œuvre depuis déjà pas mal de temps pour qu’un drame comme celui là se produise. A force de jouer on a sacrifié un père de famille. Fallait-il qu’un drame se produise pour réagir ? pour comprendre ? pour prendre conscience ? Car ne me parlez pas de fatalité concernant l’accident de Patrick, il n’y en a pas ; c’était évitable et cela n’a pas été évité. Les signaux étaient au rouge. Y’a pas à négocier avec des signaux au rouge. Et dans le cas présent, on a négocié pour les faire passer au vert, juste pour nous faire plaisir. On a commis une grave erreur.

Il y a un phénomène qui depuis quelques années, depuis quelques mois, me pesait, devenait de plus en plus compliqué à gérer pour moi. Cela concerne la relation entre le DE, les compétiteurs et les organisateurs, et le maintien ou non des épreuves en fonction du site utilisé et des prévis météo.

Je sentais le drame arriver et aujourd’hui je me sens coupable de n’avoir pas été suffisamment convainquant pour faire éviter le pire.

Je m’explique : on joue avec le feu depuis bien longtemps. Nous avions par chance évité le drame jusqu’à présent à plusieurs reprises, plus depuis ce WE. Là je parle des compétitions dans les Pyrénées.

J’ai trop d’exemple sur les 2 ou 3 dernières saisons où on a joué à la roulette Russe, sans même sans rendre vraiment compte pour beaucoup d’entre nous.

Cette compétition où nous étions sur un site de montagne, près de la crête frontière, orages violents annoncés. J’étais en tête de la course (course au but) et je voyais un cunimb se former très près de nous. Lorsque nous passons à l’ombre de celui-ci je vais poser au déco ; je jette l’éponge. Le DE me demande pourquoi ? je lui dis que je n’ai plus rien à faire en l’air. Après un long moment il annule la manche. Un jeune pilote se pose à son tour au déco (pilote devenu BE depuis) et me dit : « je commençais à trouver le temps long ; il était temps que le DE annule ». Ces propos là m’ont glacé le sang ce jour là : le pilote est comme aveuglé par l’enjeu de la compet, soumis à la décision du DE, plus maitre de sa propre analyse, de ses propres peurs, de sa propre décision.

Une autre compet où le samedi on bénéficie de conditions fabuleuses, des plafs à plus de 3000m, pas de vent, bref le rêve. Le soir à l’apéro je demande au DE ce qu’il pense faire le lendemain, annuler ? Car une prévi météo annonce une entrée de vent fort dans la journée du dimanche. Il maintient. Je suis un des seuls à ne pas venir le lendemain et je suis même critiqué pour voir le mal partout. Le lendemain la manche est annulée en vol par l’entrée de vent puissante ; les pilotes ont eut peur ; pas de blessés par chance : qui c’est posé les bonnes questions ce jour là ? Ce qui était prévu en météo est arrivé. J’ai critiqué le fait d’avoir maintenu cette journée et j’ai subis les foudres de compétiteurs prétextant que si la manche avait été validée, ils avaient bien fait de maintenir. Que pensent les mêmes pilotes aujourd’hui suite à ce qui c’est passé dimanche ? Doit-on maintenir à tout prix, tout les prix ???

Je fais ensuite référence à 2 compets, pour lesquelles du vent de nord ouest fort était prévu en altitude (entre 2500 et 3000m) ; et le site de vol se situe sur des faces sud assez en altitude (vers 2200/2400). Lors de la 1ere compet le matin au breefing je m’exprime en disant que ce ne sont pas des conditions adaptées pour faire une manche en sécurité dans des faces sud avec du nord ; je propose que la compet soit déplacée non loin de là sur le versant nord, au vent et face à la plaine ; on me remballe ; le DE et les organisateurs maintiennent sans négociation possible (et là je ne dis pas qu’un déplacement d’une compet est facile à organiser) ; plus tard dans la journée, je suis le 1er au plaf et je dis à la radio : c’est fort, les conditions sont pour moi anormales pour faire une manche ; à des moments j’étais à 0 Km/h avec l’IP 5 face au vent ! le DE ne souhaite pas stopper ; la manche sera stoppée à peine quelques minutes plus tard après ma demande radio suite à un secours effectué à raz du sol, sous le vent d’une combe, hélico… et par miracle rien de grave. Le drame a été évité de justesse. Quoi penser de cela ? Avec du recul cela peut paraitre irréel et pourtant cela c’est bien passé de la sorte…

Au même endroit quelques semaines plus tard, les mêmes prévi météo ; le matin au breefing je demande de la même manière à ce que la compet soit déplacée sur un autre site utilisable par le club non loin de là et au vent du relief ; nouveau refus. La manche est lancée et on a une entrée de vent violente plus bas que prévus quelques minutes juste après le start ; 2 pilotes passent derrière une crête en reculant dans le vent et s’en sortent par miracle sans mal ; une chance inouïe. On a évité de justesse une nouvelle catastrophe.

Je reviens à ce WE : dès le jeudi je propose en tant que simple compétiteur (je ne suis pas le DE ni le DT de la compet) que la compet du Mourtis ait lieu à Arbas, à quelques Km de là, au vent du relief. Et si le déplacement n’est pas possible, je conçois l’annulation. Les prévis sont claires : du vent soutenu de nord annoncé dès 2000m pour le WE et pour dimanche une entrée d’humidité en basse couche accompagnée d’une entrée de vent.

Le vendredi le DE maintient au Mourtis ; le soir je m’entretien avec le DT et je lui explique que c’est la 1ere compet de l’année, 6 nouveaux compétiteurs, et on connait le coin qui déjà est atomique en mars, mais alors avec du nord….

La suite vous la connaissez. La compétition est maintenue au Mourtis. Samedi cela passe avec des conditions acceptable (je dis acceptable car tout de même 10 sur 40 pilotes environ se font démonter la tête sur la dernière balise qui est sous le vent d’un relief et lorsqu’ils y arrivent la brise est en place et ils sont forcement sous le vent… il y aura d’ailleurs un branchage sans gravité heureusement par un pilote expérimenté). Petite anecdote : ils se faisaient démonter, ils se sont mis en danger et n’osaient pas dire niveau 3 de peur d’avoir des reproches : ils ont annoncé du niveau 2,5. Vu que c’était un temps mini et que cela était devenu dangereux au moment où ils y étaient, le niveau 3 était justifié et on aurait du stopper la manche. Il y a comme une honte perçue par les pilotes à annoncer des niveaux 3 que je n’accepte plus. Un pilote, cador ou débutant en compet, s’il juge qu’il y a niveau 3 il doit le dire et on doit le prendre au sérieux et en tenir compte. Moi-même à l’attéro je n’ai pas analysé à quel point c’était devenu mauvais ; je l’ai réalisé en discutant avec le pilote branché.

Un autre point suite à la compet du Mourtis, lorsque je dis que l’on est tous responsables, c’est dans le sens où en participant à la compétition, en y venant, nous avons cautionné le maintien de l’épreuve. Beaucoup sont venus en faisant confiance au DE, moi je suis venu en pleine connaissance de cause du risque réel encouru.

Le dimanche malheureusement cela ne passe pas. Le miracle du vent prévu qui n’y était pas le samedi n’a pas eu lieu. Le vent prévu était là et bien là. Bilan : un mort et un blessé grave.

Voilà un petit inventaire non exhaustif de ce que l’on a vécu ses dernière années et qui jusqu’à présent nous avait épargnés.

Le parapente est un sport à risque que l’on admet, pour lequel on s’entraine, se forme, utilise du matériel toujours plus performant afin de maîtriser ce risque. Par contre il peut y avoir un risque supplémentaire qui sera de voler à un endroit donné et à un moment donné où les conditions météo rendront le vol dangereux. C’est ce risque supplémentaire que l’on ne devrait pas voir se produire lors de compétitions. Surtout lorsque ces risques là sont anticipés et analysés par la prévi météo. Et surtout sur une compétition « sport », en début de saison, avec 6 nouveaux compétiteurs. Car quel est l’enjeu de la compétition pour la majorité des compétiteurs de la catégorie « sport » : la sécurité, le plaisir, la performance. Pas le défi, la peur, le danger. La compétition est à ce niveau un moyen de progresser, d’échanger avec les autres, de découvrir. Pas de risque sa vie.

Concernant la météo, j’ai souvent eu le sentiment que la météo était déviée de ce qu’elle est réellement, qu’elle était fantasmée, rêvée, améliorée, détournée de la réalité pour convenir au groupe compétiteur/DE/organisateurs. Malheureusement la météo est ce qu’elle est, imperturbable à nos fantasmes de parapentistes compétiteurs. Elle n’a pas d’âme, pas de volonté de nous faire plaisir ni de nous nuire. Elle est là, juste là, et c’est de notre responsabilité de la lire, de la comprendre, de s’en méfier le cas échéant, de l’utiliser au mieux, de la sublimée parfois.

Les solutions : sans doute plusieurs, je ne sais pas. Il faudra les trouver collectivement. Il y a déjà des choses en place (DE, DT, formation, information…), mais on a bien vu que ce n’était pas suffisant pour éviter un drame. A mon avis, il faut avoir du bon sens et une analyse objective des prévis en fonction du site utilisé. Je pense que les pilotes devraient avoir plus de poids pour donner un point de vue, notamment lors du breefing. Un avis collégial doit pouvoir être demandé à la majorité le cas échéant. On pourrait s’inspirer de l’évolution qui a été mise en place pendant les manches où maintenant l’ensemble des pilotes peuvent donner leur point de vue sur les conditions, et pas seulement le comité de pilote.

Déjà si cet aspect là avait été respecté le WE dernier on n’en serait pas là aujourd’hui.

Je sais que les bénévoles de compétition (DE, DT, organisateurs) vont pour certains d’entre eux me tomber dessus en me disant que j’ai qu’à organiser une compet au lieu de critiquer. A ceux là je répondrais qu’être bénévole n’est pas facile certes, mais n’excuse pas de ne pas faire les choses comme il faut ; nous avons tous, organisateurs et pratiquants, une obligation de moyen et de résultat dans ce que l’on met en œuvre.

La fatalité peut exister dans notre sport qui est complexe. Ne pas savoir ou pouvoir gérer une situation d’urgence, près du sol notamment, peut arriver à tous. Patrick était un bon pilote. Expérimenté. Pas un champion du monde, pas une tête brûlée. Et pas forcement quelqu’un capable de gérer une situation de vol devenue très dangereuse. Ce jour là combien de pilotes avaient les réelles capacités de gérer ce type d’événement ? 1 ? 3 ? 5 ? Sur la cinquantaine que nous étions, pas 10 pilotes n’avaient cette capacité. C’est pourquoi comme je le pensais avant la compétition, ces pilotes n’avaient rien à faire sur ce site là dans ces conditions là. Donc la compétition n’a rien à faire là ce jour là, ce WE là.

Après ce triste dimanche dans nos belles Pyrénées, il restera sans doute un cas de conscience pour certains, moi il me restera une douleur insondable, aux enfants et à l’épouse de Patrick un vide sans fond. Je pense à eux.

14 commentaires:

Cargol a dit…

Tu as raison Sylvain. Tout à fait d'accord avec toi.

rolanciel a dit…

Melee d'emotion et de reflexion, ta lettre ouverte pose de vraies questions. Pensées à la famille de Patrick

Romano a dit…

Ton analyse de la situation est malheureusement bien réelle !
J'espère sincèrement que la disparition de Patrick restera bien présente dans nos mémoires et que nous saurons dans le futur réagir devant des voyants rouges ...
Mes sincères condoléances à la famille

Anonyme a dit…

Eh ben, bien que ce soit bien triste et malgré les commentaires précédents (et sans aucunes animosités) je ne suis pas d'accord.

Le risque fait partie de la pratique, l'organisateur (qu'elles que soient les pressions) a pris SA décision, si elle n'était pas la bonne, à chacun-e de ne pas participer.

Tirer une conclusion de ce drame c'est oublier que d'autres ce sont produits dans des circonstances plus favorables (à accous par exemple et je sais que ni l'organisation ni la météo n'y était pour rien).

Faire porter ce qui c'est passer sûr autrui est une erreur, le-a seul-e responsable est le pilote, oublier cela c'est faire de la compétition, du DE (dans ce cas), de la voile (dans le cas des championnats du monde), etc... les responsables.... Bref c'est chercher une hiérarchie de responsabilité où il n'y en a pas, ou bien on parle d'autres chose, plus de vol libre. De la Fédé de vol encadré éventuellement.

je dis ça en ayant connu, sous divers niveau de responsabilité des drames divers et variés. Le-a seul-e responsable est éventuellement le pilote. Pour avoir discuter avec une éminente pilote française, nous en étions arrivés à la conclusion que le principal problème est le virilisme (si vous vous le changer bon courage, ou organisez la com' compet en non-mixité féminine, parcequ'elles réfléchissent sans à priori), le reste c'est du blabla, qui ne changera ni au comportement du DE, ni des pilotes qui s'abandonneront toujours aux ''responsables'').

Ce qui c'est passé, le WE dernier aurait pu arriver pour ce que je me souviens à: Val lourron, Annecy, Foix, Moulis (à Guzet), Font-Romeu (en A) Arbas (en des temps immériaux, ....), ..../.... pour en finir à Arbas les face sont orientés Sud-Est (regardez la carte, y aller avec du vent de nord ne change rien au ''x'' problème ''s''.

Bises libéristes, et amitiés à la famille du ilote richard pene

ppa a dit…

En tant qu'épouse d'un pilote de parapente, je te félicite Sylvain, pour ce que tu as écrit.
Certains n'ont pas bien lu ton post, tu dis bien que TU te sens responsable, et que TOUS les pilotes devraient se sentir responsables également, autant que les organisateurs.
Tu as le courage de dire tout haut ce que beaucoup de monde pense sans oser l'avouer, et le maître mot de tout ça est HUMILITE. Oui, le parapente fait partie des sports "à risque" car il dépend des aléas de la nature, d'un équilibre précaire, sur lequel le pilote s'appuie pour jouer, avancer, progresser, équilibre qui peut rapidement se rompre et le pilote perdre le contrôle. Ces aléas on peut seulement apprendre à les apprivoiser, mais on ne peut jamais les "maîtriser". Or à l'heure actuelle, on a tendance à oublier cela, et à se croire , intouchables, immortels. Si Patrick a commis une erreur, c'est celle d'avoir (trop) fait confiance aux organisateurs et de ne pas avoir fait appel à sa propre analyse des conditions météorologiques. Effectivement, il n'est pas aisé pour un organisateur, soumis à la pression des pilotes qui veulent voir la compétition avoir lieu, de résister. Mais sachant que certains pilotes font davantage confiance à l'organisateur qu'à leur propre bon sens, il est du devoir de ce dernier de garantir le minimum de risques pour les participants.

Il faut savoir dire que l'on a peur. La peur c'est ce qui nous préserve face à un danger. Avouer que l'on a peur est souvent interprété comme de la faiblesse, alors que c'est juste une preuve de maturité, de responsabilité, envers soi-même et sa famille, ainsi que ses camarades volants. Car si un pilote avoue qu'il a peur, les autres l'avoueront certainement aussi, et oseront de ce fait stopper leur vol, ou faire annuler la compétition.

Donc bravo Sylvain, et merci de penser aux familles des pilotes, qui craignent à chaque fois de ne pas voir revenir l'être cher.

Gaëlle PALETTE

Maxime a dit…

Salut Sylvain,

Ton message est touchant et met en avant des vérités sur la compétition et je suis d'accord sur pas mal de point avec toi (même si je ne suis pas d'accord sur le "tous responsables").

Je vais faire court et exposer une idée.

Je pense qu'il faut créer un nouveau niveau dans la compétition de parapente. Il y a élite, sport... il doit y avoir une catégorie débutant avec passage OBLIGATOIRE (pas comme les B acces...).
Il faudra courir un minimum de 6 manches et en avoir bouclé 3 à la fin de saison pour pouvoir accéder aux compétitions sports. Et pour ceux ayant déjà réalisé 6 manches à la moitié de saison en ayant bouclé 3 de celles-ci, ils pourront continuer leur saison en sport.
Il faut mettre l'accent sur la formation des pilotes... mais aussi sur celle des DE. Là je n'y ai pas réfléchi.

Je suis peut-être HS car tu insistes beaucoup sur la météo alors j'essaye de plus penser du côté "acquisition d'expérience".

Maintenant concernant le Mourtis, ce coin n'est pas adapté à une compète, clairement ! Je crois quà la B en 2009, c'est un des vols où je m'étais le plus fait défoncer. Du grand n'importe quoi ! Marco et Jean-Paul (les entraîneurs de Font-Romeu) avait d'ailleurs refusé de nous faire voler dans ce coin le dimanche.

Ceci est très triste et à vos pensées pour Patrick et sa famille, je joins la mienne, émue...

Bonne chance pour le Brésil Sylvain.

A bientôt.

Maxime (Pinot)

Sylvain GATTINI a dit…

Merci a tous de participer a faire avancer le debat, dans la serenite.

Desole j'utilise un clavier Bresilien, sans les accents !

Pour repondre a Richard, je voulais lui dire que je suis 100% d'accord avec toi, nous sommes tous des pilotes responsables et devons le rester dans nos choix et je ne veux pas vivre dans notre sport une judiciarisation des evennements et des choix de chacun en se dedouannant sur tel ou tel DE ou DT ou autre. En effet seul le pilote est maitre de ses choix et dois assumer lui seul son choix de voler ou non. Notre point de vue differe par contre lorsque on remet cela dans le contexte d'une competition, et en particulier dans le cas du Mourtis, quel etait le plan B possible lorsque les conditions ont degenerer ? Ou etait la possibilite a un pilote de quitter ce chaudron devenu un enfer ? Nous ne sommes que 7 pilotes a avoir echappe au danger en effectuant un replis par le haut, en montant au plaf pour aller poser sur la station de ski. Tout le monde n'avait pas la capacite a se mettre a l'abri par le haut.

Jc a dit…

Je suis pour ma part qu'en partie d'accord avec l'analyse de Richard. Le mnaque de compétence et d'expérience des pilotes accédant aujourd'hui à la compétition à se livrer au Directeur d'Epreuve, réputé sachant. Ceci attribue des responsabilités particulières au DE, sinon,il n'y a qu'à mettre un ordinateur, il le fera aussi bien.

Jc

nicolas a dit…

Dans cette compétition du dimanche au Mourtis il faut bien distinguer deux choses : l'accident et l’aérologie particulière. L'accident je ne l'ai pas vu à charge de l'enquête de savoir ce qui c'est passé. Par contre je fais parti des pilotes qui ce sont fait démonté le samedi sur la dernière balise sous le vent et j'ai subit l'entrée du front annoncé le dimanche par l'organisateur lors du briefing. Il me semble qu'il y a des lacunes par la non observation de l'évolution météo et un manque de décisions allant vers la sécurité ont été omises. Dans une compétition sport tous les niveaux sont représentés, tous types de voiles. Dans ce cas 6 débutants, dont un ne connaissait pas les Pyrénées et la plus part première fois qu'ils volaient au Mourtis. Les trois quart des pilotes qui grattaient en basses couche ne pouvaient pas voir ce front, (mais ils savaient qu'il allait arriver )par contre du déco "l'organisation" pouvait le voir. Je l'ai vu au loin dans la plaine, puis les premiers nuages qui coiffaient le piémont.....j'ai essayé de posé avant qu'il rentre en vallée, mais trop tard. Ou étaient le DE, le DT et le comité de pilotes à ce moment ? Bien que pilote responsable, je (nous) m'appuie sur la confiance et la compétence de ceux qui organisent la compétition. J'ai de l'expérience, j'ai pris la décision de posé mais est ce le cas de tous ? L'organisation pour moi n'a pas tout pris en compte dans ces deux jours. Je suis d'accord avec Sylvain, il y des améliorations à apporter et des procédures strictes à mettre en place. C'est clair nous devons en parler et trouver des solutions ensemble. Dans une épreuve encadrée la sécurité doit primer.

Je vous adresse ce lien c'est un sondage que vous avez peut être reçu.

https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?formkey=dE0wQXlucGJvR2ZMZ1owemd5VmZiSWc6MQ

perez a dit…

Merci Sylvain d'avoir écrit cette lettre très courageuse de ta part , en effet ça permet de débattre sur la sécurité et peut-être
d'enlever certains tabous du vol libre . ( tous responsables d'accord).
Depuis ce drame , je suis très mal et me pose beaucoup de questions ;
J'ai passé quelques jours en Septembre à Annecy avec quelques pilotes et Patrick, qui a fait juste avant moi un stage SIV
Nous avons parlé de ce stage avec Patrick, et il nous a confié que le moniteur lui avait conseillé de changer de catégorie de voile,
la sienne n'étant pas de son niveau . Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas écouté , cela ne fait pas tout, mais y contribue.
Si les moniteurs disent ça à leurs élèves , ce n'est pas pour les dévaloriser, mais pour les faire progresser et voler en sécurité.

Ce Dimanche 11 Mars ,on était je crois 50 compétiteurs environ et quelques organisateurs . La manche a eu lieu, sachant
qu'il y aurait une entrée maritime ; moi-même je ne savais pas les effets qu' elle allait provoquer , peut-être suis-je nul en
analyse météo , mais cela n'empêche pas que je fasse des compétitions avec vous tous ( élites et autres mélangés).
Tous le monde a décollé avec des thermiques ,pour certains mi-teigneux , teigneux ou pas du tout .
Il y en a une dizaine qui sont sortis ( 2000 - 2100 mètres .....) et d'autres n'ont pas eu la chance, due à l'expérience ou le temps de sortir .
( certainement qu'un phénomène nous bloquait en basse altitude )
Personne à ma connaissance , alors que les nuages étaient sur le point d'arriver sur le site , ne les a annoncés à la radio ,
ni le niveau ( 1-2-3). Pourquoi ? D'autre part, comment peut-on savoir le niveau de chacun, par rapport à la voile que nous pilotons?

Pour ma part ,je me suis posé un peu après avoir entendu à la radio que quelqu'un avait heurté la montagne et qu'il y avait du vent fort à l'atterro


ne faudrait-il pas se pencher aussi sur la question ,et faire comme les voiles homologuées :
pilote avec des compétences A, B, C ou D ?
Ce niveau devrait-il être évalué par un stage de pilotage ou autre pour nous permettre de nous en sortir au mieux
avec une voile à notre niveau ?

Ce débat reste ouvert , comment peut-on faire ?

Moi même, par moment, je me demande à quel niveau j'en suis .

Pour moi, les compétitions ,c'était avant tout la convivialité entre amis ,et Patrick en faisait partie,

nous avions lié d'amitié, tellement il était , gentil , sincère,c'était un battant .

Le samedi il m'avait confié avoir fait quelques fermetures et crevettes .
Je n'ai rien fait pour l'empêcher de voler Dimanche .

Aurais-je pu le convaincre seul ?


Il faut tous se remettre en question et dire les choses quand un pilote fait une erreur, avant d'arriver au drame
il faut parlementer .


Amitiés à tous et une grande pensée pour tous ses proches .

Mistral a dit…

Pour ma part, je suis tt fait d'accord avec ta lettre Sylvain.

Tu as eu raison de vider ton sac, au moins tu as eu le courage de le faire.

Anyze, que dire de tes propos!Ils sont aussi laches que les organisateurs en laissant la compétition se derouler dimanche!

Les signaux étaient au rouge!!!!!Pourquoi la compétition à alors eu lieu?

Sous pretexte que la compétition doit se dérouler, on joue avec la vie des gens?
Patrick n'était pas un casse cou, il a juste fait confiance aux organisateurs, comme tout les autres d'ailleurs!Les organisateurs sont les responsables de la compétition, les decideurs et censés être les garants de la sécurité... Il a été décidé que la compét pouvait avoir lieu alors que la météo prevoyait une entrée de vent fort. En laissant partir les competiteurs, les organisateurs assuraient donc aux participants des conditions optimales de sécurité?? Quand on décide d'organiser une compét avec tout les risques que cela comporte, on ne peut pas laisser le doute et le hazard decider du sort de la vie de pére de famille, comme c'était le cas de Patrick.

Aussi, sur les conseils du moniteur, Patrick avait changé sa voile, afin de voler en toute sécurité, preuve que Patrick ne volait pas pour le gout du risque mais pour le plaisir! Le connaissant, Patrick ne prenait jamais de risque!Or le feu vert à été donné, par des gens"expérimentés", en qui on doit pouvoir faire confiance!Et comme je le disais plus haut, TOUT LES COMPETITEURS SE SONT LANCES. Malheureusement, cela s'est terminé tragiquement.Pourquoi avec tant de doutes, avoir repris la compétition le Dimanche?

Anyze, tu as montré bien peu de respect envers Patrick et sa famille, comme si de rien n'était.
En espérant qu'il ne t'arrivera pas une terrible expérience comme celle là!

J'espère que personne n'oubliera Patrick, je pense bcp à son épouse et ses enfants qui vivront le reste de leur vie avec ce poids sur la conscience!!!

Grande pensée pour la famille de Patrick.

Anonyme a dit…

Salutation,

Je craignais un peu que mon propos soit mal compris, malgré que j'y ai mis les formes.

Mais ce n'est pas grave et je n'en veux à personne sur un sujet avec autant d'émotions. Pour préciser un peu mon point de vue, les différentes évolutions du règlement, du matériel, etc... n'ont rien changé, il y a et y aura toujours des accidents. Rajouter un pouvoir de décision aux pilotes ou à quiconque ne changera rien (y a déjà un comité de pilote il me semble qui aurait pu refuser la manche), etc...

Pour des solutions ui vont dans le sens que je préconise (c'est à dire responsabilisation du pilote) il y a déjà le cats craddle, que patrick Bérod remet au goût du jour. Cela oblige chacun-e à étudier la météo, les cartes, etc... pour faire au mieux. Si j'ai bien compris on ne s'en remet à l'organisateur que pour le choix du décollage et la zone d'évolution. Ça n'évitera sûrement pas les accidents (ça reste une compet avec tout l'engagement associé) mais ça incite à la réflexion, alors que l'environnement actuel incite plutôt à s'en remettre, à son GPS et/ou aux autres (organisateurs, pilotes,....). Enfin tant que les courses resteront orientés sur la vitesse, avec des choix tactique relativement ''pauvres'', le risque restera grand même en bonnes conditions.

Pour finir, j'estime ne pas manquer de respect au pilote en invoquant sa responsabilité, c'est même tout le contraire de mon point de vue.

bian amicalement à toutes et tous, richard

perez a dit…

Réponse à Mistral:
Tu n'a pas bien lu ma lettre
j'étais avec Patrick en Septembre
2011 il avait une PEAK 1 pour son stage et le moniteur lui a dit
de changer pour une catégorie
en dessous .

Mistral a dit…

Perez : il a changé sa Peak 1 de septembre 2011 qu'il avait au stage pour une peak 2!!! il a bien écouté le moniteur!